Le rituel des dunes
Où l’on retrouve, à Macao, Roetgen se souvenant. Fragments de Chine et de Brésil, dérives entre l’ici et l’ailleurs d’un personnage à la recherche du reflet juste et de son impossible adéquation avec les choses.
Où l’on découvre aussi la figure de Beverly, cette Américaine qu’obsèdent les biographies et qui demande, jour après jour, tel le roi Shahriyâr, des histoires susceptibles de l’aider à traverser sa nuit.
Les affres d’un empereur chinois supplicié par son double visage, un chaudron de bronze exhalant d’étranges fumées au coeur de la Cité interdite, la confusion d’un chercheur aux prises avec les quarks à saveur de beauté nue, les aventures pitoyables d’un trafiquant de moutarde dans le Nordeste brésilien, la recette du yanagawa, l’énigme de la carpe bouillie mais vivante… Des histoires, seulement des histoires, comme autant de souvenirs pétrifiés, de simulacres où le grès du réel s’effrite et devient sable.
L’anamorphose, toujours ; celle de l’esprit et des lieux. La mosaïque apparemment aléatoire d’une écriture vouée une fois pour toutes au rituel trouble des miroirs.